Je sors d’une discussion avec un des mes meilleurs amis. Très sincèrement, je ne connais pas de mec plus intelligent. Pendant longtemps, il a eu une trajectoire de vie qui aurait fait envie à beaucoup de monde : un très bon niveau d’études (diplômé d’une des meilleurs écoles d’ingénieurs françaises), un parcours professionnel assez exemplaire et très bien payé dans la finance, qui l’a emmené à Londres, Paris, et New-York. Une femme amoureuse, très sympa, et jolie, et de beaux enfants !
Ce mec donnait l’impression d’avoir une belle vie.
Et puis un jour, sa femme l’a quitté.
Je ne vais pas m’étendre sur les raisons de cette rupture, ce n’est pas le sujet, mais en tant qu’ami, je peux vous témoigner qu’il a vraiment morflé.
Cela arrive à beaucoup me direz vous, « c’est triste mais c’est la vie ». C’était aussi mon avis. Mais quand ça arrive à un proche, quand vous voyez votre ami souffrir, lui dire « C’est triste, mais c’est la vie », c’est assez léger face à sa douleur.
Comme tout ami sincère, j’ai essayé de l’accompagner, de l’aider à ma manière. Pour moi, c’était surtout de l’écoute, et quelques humbles conseils d’ami pour l’aider à se reconstruire
Aujourd’hui, plus de 2 ans après une rupture et un gros travail personnel, il va vraiment mieux, très bien même. Et il m’a expliqué quelque chose dont je me souviendrai toute ma vie, et c’est quand il l’a réalisé qu’il a pu commencer à se reconstruire :
Relisez bien cette phrase :
« Quand un pilier de ta vie casse, si tu n’as pas d’autre pilier solide sur lequel t’appuyer, tu tombes. ».
2 ans de travail personnels résumés en une phrase. Il m’a raconté ça, tranquille, après une pause déjeuner sympa, juste avant de reprendre le travail. Et pourtant, quelle puissance dans cette phrase !
Cette petite phrase est pleine de sens pour beaucoup d’entre nous : énormément de personnes ont une vie qui s’appuie sur un seul pilier.
Pour certains, le seul pilier, c’est le travail : ils consacrent leur vie au travail, c’est leur raison d’être.
Pour d’autres, le seul pilier, c’est la famille : toute leur vie tourne autour de leur famille, leur conjoint(e), leurs enfants. C’est ça qui compte.
Mon ami, son pilier, c’était sa femme. Toute sa vie d’adulte, il l’avait construite pour sa femme. Il était éperdument amoureux d’elle, il n’y a que ça qui comptait.
Et quand sa femme l’a quitté, il n’avait pas d’autre pilier sur lequel s’appuyer. Dans ce contexte, quelle difficulté pour se reconstruire après une rupture !
Le travail n’était pour lui pas un second pilier : son job ne le passionnait pas vraiment. Et pas d’activité personnelle, de passion, qu’il avait cultivée au fil des années. Et son erreur a sûrement été là.
Il est tombé. Très bas. Et la plupart des conseils sur internet étaient nuls. Pour se relever, se reconstruire, il a mené un long travail personnel, d’introspection. Son objectif principal a été clair : se construire SON pilier. Assez atypique, mais vraiment pertinent. Ça n’a pas été facile, mais il y est arrivé : il s’est construit SON pilier. Un pilier qui ne dépend pas des autres, un pilier qui ne cassera que si LUI le décide.
Je ne peux pas vous révéler ce pilier (c’est un secret d’ami !), mais ce que je peux vous dire, c’est que tout le monde n’aura pas le même pilier. La réponse est en chacun de nous : certains vont s’appuyer sur un loisir très fort (artistique, sportif), d’autres vont s’impliquer dans une association caritative. Pour d’autres encore, ce seront les enfants.
Et maintenant qu’il a définit SON pilier, celui qui lui ressemble, qu’il a choisi, il est prêt à construire d’autres piliers. Un nouveau pilier professionnel, et sans doute un nouveau pilier affectif. Ça y est, il peut se reconstruire après une rupture !
Je ne sais pas vous, mais moi, je connais très bien mes propres piliers. Et je peux vous assurer qu’il y en a plusieurs, et que certains sont personnels. Et vous ?